Cette mini-s&eacute;rie, port&eacute;e par une magnifique Brie Larson, est une splendide r&eacute;ussite.

Une jeune scientifique am&eacute;ricaine se cognant contre le plafond de verre de la misogynie ordinaire des ann&eacute;es 50, se r&eacute;inventant en pr&eacute;sentatrice d&rsquo;une &eacute;mission culinaire o&ugrave; ses connaissances scientifiques font des miracles; le racisme institutionnel de la soci&eacute;t&eacute;; un chien m&eacute;lancolique; la cuisine; l&rsquo;amiti&eacute; et les familles que l&rsquo;on s&rsquo;invente. Et l'amour dont l'&eacute;vidence s'impose. S&rsquo;il fallait d&eacute;composer en &eacute;l&eacute;ments organiques ce qui compose le corps de Lessons in Chemistry, ainsi isol&eacute;s, ils formeraient un tableau assez juste de sa structure. Ils n&rsquo;exprimeraient pourtant rien de la beaut&eacute; du traitement qui leur est r&eacute;serv&eacute;.
Inspir&eacute;e par l&rsquo;histoire personnelle de Bonnie Garmus, l&rsquo;autrice du livre qui a donn&eacute; son titre &agrave; la s&eacute;rie, la trame narrative entrem&ecirc;le habilement plusieurs r&eacute;cits, laissant respirer chaque personnage avec attention. Elizabeth Zott (Brie Larson, exceptionnelle) ambitionne une grande carri&egrave;re de chimiste, que sa hi&eacute;rarchie lui refuse - on ne s&rsquo;&eacute;tonnera pas h&eacute;las que cette m&ecirc;me hi&eacute;rarchie soit exclusivement masculine, bard&eacute;e de pr&eacute;jug&eacute;s m&eacute;di&eacute;vaux. Seul Calvin Evans (Lewis Pullman, r&eacute;v&eacute;lation) croit en son talent mais&hellip; Dans ces points de suspension se cache le basculement du r&eacute;cit dans une tonalit&eacute; totalement inattendue.

Stephanie Koenig, Kevin Sussman et Briel Larson © Apple TV +

Brie Larson et Aja Naomi King © Apple TV +

Brie Larson et Lewis Pullman © Apple TV+

La "r&eacute;silience" &eacute;tant devenue un concept aussi flou qu&rsquo;us&eacute; par l&rsquo;abus de langage, disons que Lessons in Chemistry parle plut&ocirc;t de courage : celui de d&eacute;fendre ses droits - civiques, f&eacute;ministes -, de trouver des raisons d&rsquo;esp&eacute;rer en d&eacute;pit des cruaut&eacute;s al&eacute;atoires que la vie r&eacute;serve, d&rsquo;imposer sa voix singuli&egrave;re sans accepter qu&rsquo;elle soit dilu&eacute;e par le pr&eacute;d&eacute;terminisme ou la sottise.&nbsp;Son humanit&eacute; jamais niaise, sa d&eacute;licatesse de ton, sa m&eacute;lancolie rebelle, sa dr&ocirc;lerie fine, son tact en somme, font de Lessons in Chemistry une des plus belles cr&eacute;ations t&eacute;l&eacute;vis&eacute;es de l&rsquo;ann&eacute;e. &nbsp;
Une mini-s&eacute;rie cr&eacute;&eacute;e par Lee Eisenberg. Avec Brie Larson, Aja Naomi King, Stephanie Koenig, Patrick Walker et Lewis Pullman. Les deux premiers &eacute;pisodes sont disponibles d&egrave;s le 13 octobre. Un nouvel &eacute;pisode chaque vendredi. Sur Apple TV +.

Et si "Lessons in Chemistry" était la série la plus émouvante de l’année ?

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