Après avoir organisé des dîners surréalistes dans le monde entier, l’artiste belge Charles Kaisin s’invite à Maasmechelen Village et redécore l’endroit à sa façon. 

Maasmechelen Village passe en mode &quot;Belgian power.&quot; Jusqu&rsquo;au 30 septembre 2019, la destination phare du shopping outlet en Belgique s&rsquo;associe au c&eacute;l&egrave;bre artiste Charles Kaisin, connu pour ses d&icirc;ners surr&eacute;alistes, et met le plat pays &agrave; l&rsquo;honneur. Au programme : un parterre de sph&egrave;res - r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;Atomium et au domaine du sport dans lequel la Belgique excelle - aux couleurs noir, jaune, rouge, motif phare de cette rencontre entre l&rsquo;art et la mode. Ce dernier sera install&eacute; aux quatre coins du village, de m&ecirc;me qu&rsquo;un immense Manneken Pis de 6 m de haut. Dernier d&eacute;tail, et pas le moindre, l&rsquo;artiste belge a imagin&eacute; une piscine &agrave; balles noires, jaunes, rouges ultra-r&eacute;gressive, de quoi nous plonger dans notre enfance. Avant l&rsquo;inauguration de son installation, nous avons rencontr&eacute; l&rsquo;artiste qui confie vouloir &quot;souligner le fait qu&rsquo;en Belgique, on a des talents et une richesse &eacute;norme, mais qu&rsquo;on est trop humbles et qu&rsquo;on ne valorise pas assez tout ce que l&rsquo;on a pour le reconna&icirc;tre.&quot;

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Quels sont les messages port&eacute;s par votre installation &agrave; Maasmechelen Village ? 
Nous avons cr&eacute;&eacute; une immense installation, un total look en imprimant des milliers de m&egrave;tres carr&eacute;s avec un motif noir, jaune, rouge. Le projet s&rsquo;appelle &laquo; Proud to be Belgian &raquo; et on voulait insister sur le fait qu&rsquo;en Belgique,&nbsp; on a &eacute;norm&eacute;ment de talents dans des domaines vari&eacute;s. Que ce soit dans la mode avec Raf Simons, dans l&rsquo;&eacute;criture, le cin&eacute;ma avec le film Girl, le docu prim&eacute; aux C&eacute;sar Ni juge, ni soumise ou encore le sport. Quand on pense que certains voudraient s&eacute;parer le pays&hellip; On a &eacute;norm&eacute;ment de chance d&rsquo;&ecirc;tre dans une d&eacute;mocratie et d&rsquo;avoir une certaine qualit&eacute; de vie ! Voil&agrave; donc le premier message que l&rsquo;on souhaite faire passer. Par rapport au motif en lui-m&ecirc;me, on a pos&eacute; des sph&egrave;res noires, jaunes, rouges sur des v&ecirc;tements, en faisant notamment r&eacute;f&eacute;rence au football et aux Diables rouges qui ont &eacute;t&eacute; applaudis &agrave; l&rsquo;occasion de la derni&egrave;re Coupe du monde. La Belgique est &eacute;galement championne en hockey et nous sommes pr&eacute;sents dans le tennis. Tout cela nous r&eacute;unit. Ensuite, il y a une r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;Atomium, qui est l&rsquo;un des b&acirc;timents iconiques de 1958. Puis, il y a l&rsquo;id&eacute;e de r&eacute;interpr&eacute;ter le Manneken Pis puisqu&rsquo;on a r&eacute;alis&eacute; une immense sculpture rouge de 6 m de haut. Apr&egrave;s l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement de Maasmechelen, il va d&rsquo;ailleurs se balader un peu partout en Belgique. Les &eacute;lections vont avoir lieu en mai, c&rsquo;est aussi l&rsquo;occasion d&rsquo;envoyer un beau message et de rappeler que ce n&rsquo;est pas le moment de se s&eacute;parer. L&rsquo;union fait la force. Arr&ecirc;tons de faire profil bas, soyons fiers d&rsquo;&ecirc;tre belges.

Les Diables rouges vous ont inspir&eacute;, vous avez un joueur pr&eacute;f&eacute;r&eacute; ? 
Eden Hazard, je le trouve super. On l&rsquo;a beaucoup critiqu&eacute; et pourtant c&rsquo;est quelqu&rsquo;un qui a une vraie maturit&eacute;, une strat&eacute;gie de jeu et une expertise. Et il d&eacute;fend les valeurs de la Belgique.

D&rsquo;o&ugrave; est venue votre envie de cr&eacute;er un Manneken Pis g&eacute;ant ? On dit souvent que l&rsquo;original est trop petit, est-ce pour cette raison ? 
Oui, c&rsquo;est vrai ! C&rsquo;&eacute;tait amusant et cela lui donne une autre force.

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Vous avez imagin&eacute; une piscine &agrave; balles, tr&egrave;s instagrammable. Dans quelle mesure accordez-vous de l&rsquo;importance aux r&eacute;seaux sociaux ? 
On y pense naturellement et cela permet aux gens de nous suivre et de les inspirer.

Piscine &agrave; balles, voitures t&eacute;l&eacute;guid&eacute;es afin d&rsquo;amener petits fours et zakouskis, p&ecirc;che aux canards &agrave; m&ecirc;me la table &agrave; manger&hellip; Peut-on dire que vous avez une &acirc;me d&rsquo;enfant ? 
Compl&egrave;tement, j&rsquo;assume, j&rsquo;adore le jeu. Dans ma t&ecirc;te, j&rsquo;ai 16 ans et j&rsquo;adore ce c&ocirc;t&eacute; &eacute;veill&eacute;, cet apprentissage du jeu. Je suis fascin&eacute; par tout cela.

Vous avez organis&eacute; beaucoup de d&icirc;ners surr&eacute;alistes, quel est celui dont vous &ecirc;tes le plus fier ? 
Ils sont comme mes enfants, donc c&rsquo;est difficile de n&rsquo;en citer qu&rsquo;un. Mais &agrave; Bruxelles, on en a organis&eacute; un dans la galerie de la Reine, qui est un lieu magnifique. Sinon il y a aussi celui qu&rsquo;on a organis&eacute; dans une piscine &agrave; Bruxelles, mais &agrave; chaque fois, on se r&eacute;invente.

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&Agrave; quoi ressemble une journ&eacute;e cr&eacute;ative pour un artiste de votre envergure ? 
Je me l&egrave;ve t&ocirc;t, &agrave; 7 h au plus tard, et la premi&egrave;re chose que je fais, c&rsquo;est prendre un bain avec mon compagnon. On profite de ce moment pour faire le briefing de la journ&eacute;e, donc c&rsquo;est tr&egrave;s pratique. Je prends le petit-d&eacute;jeuner avec un th&eacute; et des fruits, puis je me mets sur mon ordinateur et on a rendez vous avec les chefs de projets. On organise alors la journ&eacute;e et on dessine les prochains projets. Ensuite, on valide les accessoires avec les prototypes de tous les d&icirc;ners qu&rsquo;on fait. Puis, on passe aux projets d&rsquo;architecture d&rsquo;int&eacute;rieur pour les clients priv&eacute;s. &Agrave; c&ocirc;t&eacute; de cela, on travaille sur des objets et des collaborations, et on voyage tous les jours. Hier par exemple, on &eacute;tait &agrave; Paris pour un futur projet avec le Meurice et demain je pars &agrave; Madrid, puis &agrave; Monaco et Hong Kong.

Si vous n&rsquo;&eacute;tiez pas l&rsquo;artiste que l&rsquo;on conna&icirc;t aujourd&rsquo;hui, que feriez-vous ? 
M&eacute;decin, parce que c&rsquo;est le plus beau m&eacute;tier du monde.

Qu&rsquo;est-ce qui vous inspire le plus &agrave; notre &eacute;poque ? 
Les cultures et l&rsquo;art contemporain. Quand je voyage, j&rsquo;adore comprendre les habitudes et les rituels de chacune des cultures. J&rsquo;adore aussi l&rsquo;art de la table et&nbsp;la nourriture.

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De quoi &ecirc;tes-vous le plus fier ? 
De me battre tous les jours pour mes id&eacute;es et mes projets, car rien n&rsquo;est acquis.

Delvaux, Herm&egrave;s, Ice Watch, Pierre Marcolini, Rolls-Royce&hellip; Vous avez collabor&eacute; avec de beaux noms. Quelle serait la prochaine collab&rsquo; dont vous r&ecirc;veriez ? 
Ce que je n&rsquo;ai encore jamais fait, c&rsquo;est organiser un d&icirc;ner pour le Festival de Cannes, et &ccedil;a me plairait beaucoup. Et &eacute;trangement, on a organis&eacute; des d&icirc;ners dans le monde entier, mais jamais &agrave; New York.

Qui est votre artiste favori ? 
J&rsquo;adore Marcel Duchamp, qui est quand m&ecirc;me l&rsquo;un des grands inventeurs de l&rsquo;art contemporain. Ren&eacute; Magritte pour sa pens&eacute;e et son rapport &agrave; la linguistique. Et enfin Harold Ancart, qui est un jeune Belge que je trouve tr&egrave;s int&eacute;ressant.

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Votre conseil pour un jeune artiste d&eacute;butant ? 
Il faut &ecirc;tre pers&eacute;v&egrave;rent. Se singulariser. Planter des graines en rencontrant des gens, en posant des questions et en n&rsquo;ayant pas peur de pousser les portes. Je pense que ce sont trois bons ingr&eacute;dients.

Votre &oelig;uvre favorite de tous les temps ? 
L&rsquo;Anamorphose de Georges Rousse.

Comment voyez-vous le futur de la sc&egrave;ne artistique belge ? 
Je la vois tr&egrave;s forte, brillante. Je la vois encore plus reconnue et j&rsquo;aimerais qu&rsquo;on lui donne les moyens de l&rsquo;&ecirc;tre encore plus.

Quel est votre prochain challenge ? 
Continuer &agrave; faire du mobilier et des objets parce que j&rsquo;adore &ccedil;a, mais j&rsquo;ai tellement de projets en cours&hellip; Pour l&rsquo;instant on en a dix-huit, c&rsquo;est beaucoup.

Maasmechelen Village revêtit les couleurs de la Belgique avec Charles Kaisin

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