&Agrave; l'affiche de la com&eacute;die "Un mariage sans fin", diffus&eacute;e &agrave; partir du 30 mai sur Prime Video, Camille Rowe nous a parl&eacute; mode et cin&eacute;ma.

L'OFFICIEL :&nbsp;Votre dernier film, Un mariage sans fin, explore la boucle temporelle du jour J. Qu&rsquo;est-ce qui vous a attir&eacute;e dans ce r&ocirc;le si singulier ?
Camille Rowe : Ces histoires de journ&eacute;es sans fin sont int&eacute;ressantes. Groundhog Day, par exemple, est un film que j'adore. Et puis il y a eu l'alchimie du tournage, qui a permis de donner vie au script :&nbsp; un paysage de r&ecirc;ve au Maroc, mais aussi une &eacute;quipe soud&eacute;e entre Tarek [Boudali, avec lequel elle forme le duo principal, ndlr] et Patrick [Cassir, le r&eacute;alisateur] notamment.

LO : Comment avez-vous abord&eacute; l&rsquo;aspect comique du film ? Y a-t-il eu des d&eacute;fis particuliers &agrave; jouer une m&ecirc;me journ&eacute;e avec autant de variations &eacute;motionnelles ?
CR : J'&eacute;tais un petit peu angoiss&eacute;e &agrave; l'id&eacute;e de d&eacute;velopper cet aspect comique, car je n'avais pas beaucoup pu puiser dans cette palette auparavant. Je me posais la question, &agrave; savoir si je pouvais arriver &agrave; &ecirc;tre dr&ocirc;le. Patrick [Cassir] m'a mis en contact avec ce coach, Daniel, qui m'a beaucoup aid&eacute; l&agrave;-dessus. Puis on a travaill&eacute; ensemble tous les trois avec Tarek [Boudali]. Ils m'ont tous&nbsp; mis en confiance et &ccedil;a a fonctionn&eacute; ! Pour le c&ocirc;t&eacute; plus &eacute;motionnel, j'adore &ccedil;a, donc &ccedil;a s'est fait un peu plus facilement.

LO : Vous &ecirc;tes souvent per&ccedil;ue comme une ic&ocirc;ne mode : comment votre sensibilit&eacute; esth&eacute;tique influence-t-elle votre jeu d&rsquo;actrice, notamment dans la construction de vos personnages ?
CR : C'&eacute;tait surtout en terme de coiffure et maquillage que cette sensibilit&eacute; s'est r&eacute;v&eacute;l&eacute;e. On voulait vraiment donner un look qui &eacute;volue au personnage. Il s'agit d'une boucle temporelle : &agrave; chaque fois qu'elle se r&eacute;veillait, il fallait donner l'impression qu'elle avait dormi dedans son maquillage. Donner une impression "v&eacute;cu" de sa mise en beaut&eacute; &agrave; ses cheveux &mdash; un peu comme si elle ne se douchait pas entre chaque journ&eacute;e ! (Rires)

LO : En tant qu&rsquo;&eacute;g&eacute;rie de G&eacute;rard Darel, vous incarnez une &eacute;l&eacute;gance intemporelle. En quoi cette collaboration r&eacute;sonne-t-elle avec votre propre vision du style ?
CR : Je suis assez classique dans la fa&ccedil;on dont je m'habille. C'est effortless, simple et &eacute;l&eacute;gant. &Ccedil;a&nbsp; ne suit pas des tendances, ce que j'aime bien. Mon style &eacute;volue, pour autant je m'habille plus ou moins de la m&ecirc;me mani&egrave;re que quand j'avais 12 ans : je mets des jeans, des T-shirts, des chemises. Je me retrouve dans le style Gerard Darel en ce sens o&ugrave; la marque n'est pas &agrave; tout prix port&eacute;e vers la recherche du trendy, mais vers les bons classiques.

LO : Y a-t-il un parall&egrave;le, selon vous, entre la narration d&rsquo;un film et celle d&rsquo;une campagne mode ?
CR : Dans les deux cas on vient se glisser dans la peau d'un personnage. C'est d'ailleurs ce que j'adore faire en tant que mannequin, de jouer et d'incarner les v&ecirc;tements, la marque. Il y a &eacute;galement un v&eacute;ritable jeu de com&eacute;dien dans la mode. On fait semblant d'&ecirc;tre quelqu'un d'autre, et c'est une sensation tr&egrave;s agr&eacute;able.

LO :&nbsp;Vous naviguez entre cin&eacute;ma et mode avec aisance &mdash; en quoi la fronti&egrave;re entre ces deux mondes devient-elle de plus en plus poreuse ?
CR : C'est de plus en plus accept&eacute; en fait de pouvoir faire les deux. Au d&eacute;but, le cin&eacute;ma &eacute;tait tr&egrave;s "entre nous", surtout en France. Il pouvait y avoir m&ecirc;me des pr&eacute;jug&eacute;s sur la place des mannequins, qui ne pouvaient pas pas &ecirc;tre com&eacute;diennes. C'est encore un peu le cas d'ailleurs, mais la fronti&egrave;re s'estompe doucement. Aujourd'hui, on peut rev&ecirc;tir 2 000 casquettes diff&eacute;rentes. &Agrave; l'&egrave;re des r&eacute;seaux sociaux, on peut &ecirc;tre aussi bien &ecirc;tre entrepreneur que dans le divertissement, etc. Cette diversit&eacute; a ouvert un peu plus les esprits. On &eacute;volue, et c'est tant mieux.

LO : Comment choisissez-vous vos projets aujourd&rsquo;hui ?
CR : C'est important pour moi de rencontrer des gens. Avant un bon sc&eacute;nario, j'ai envie de travailler avec des gens que j'aime bien, que j'admire. Il doit y a un bon feeling. Pour Un mariage sans fin, j'ai beaucoup eu Patrick [Cassir] au t&eacute;l&eacute;phone, en Zoom, que j'ai tout de suite ador&eacute; &mdash; on a beaucoup discut&eacute;, et pas que de cin&eacute;ma. Sans compter que j'ai beaucoup aim&eacute; son premier film. J'ai poursuivi avec la rencontre des producteurs et de Tarek [Boudali], notamment, &agrave; Paris. Tout le projet a imm&eacute;diatement pris sens : c'&eacute;tait tr&egrave;s chaleureux, on sentait un truc un peu familial... Et la cerise sur le g&acirc;teau est &eacute;videmment le tournage au Maroc, qui est un cadre d'exception pour travailler.

LO : Quelle libert&eacute; cr&eacute;ative ressentez-vous dans le jeu d&rsquo;actrice compar&eacute;e au travail de mannequin ?
CR : C'est sympa d'avoir une voix ! (Rires) Le mannequinat est pour autant un beau m&eacute;tier, on peut jouer aussi, mais diff&eacute;remment...&nbsp; Diff&eacute;remment, sans sa voix.

LO : Si vous pouviez cr&eacute;er un projet hybride entre mode et cin&eacute;ma, &agrave; quoi ressemblerait-il ?
CR : Je pense &agrave; Zoolander ! (Rires) &Ccedil;a&nbsp; serait dr&ocirc;le de faire une com&eacute;die un peu l&agrave;-dessus, avec des filles au lieu des gar&ccedil;ons... Mais avec des filles qui sont tr&egrave;s intelligentes ! Ce qui est certain, c'est que j'aimerais m'&eacute;loigner du c&ocirc;t&eacute; film d'horreur qu'on pr&ecirc;te souvent au milieu de la mode. J'imaginerais un projet assez esth&eacute;tique, un beau po&egrave;me d'amour &agrave; la mode. Parce que j'ai commenc&eacute; avec &ccedil;a. Parce que dans la mode il y a des artistes. Et que j'aimerais toujours &ccedil;a.

Camille Rowe : "Il y a un véritable jeu de comédien dans la mode"

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